Les devoirs à l’école? Qu’en pensent les parents? |
Rappelez-vous, l’année dernière, le ministre Nollet parlait de supprimer les devoirs à l’école primaire. L’Association des Parents a voulu connaître l’avis des parents avant de tirer des conclusions. Vu le grand taux de participation et en accord avec le collège, nous avons décidé de publier les résultats principaux de cette enquête. Premier résultat, sur le camembert ci-contre : avec un taux global de 63% de participation (271 réponses sur 428 élèves): sans le savoir, nous avons mis le pied dans la fourmilière ! |
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Sommaire
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L’ensemble de graphes ci-contre nous montre qu’il y a peu de disparités de classe en classe même si chaque classe se distingue dans les réponses à certaines questions. On constate aussi une certaine homogénéité par cycle dans les réponses données. En fait, cette homogénéité par cycle se retrouve dans pratiquement tous les diagrammes, comme la suite le démontre. |
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Avant d’aborder la question principale, il nous a semblé opportun de quantifier le nombre d’enfants qui participent à l’étude dirigée. Comme le montre le graphe ci-contre, le besoin d’étude dirigée semble disparaître au fur et à mesure que l’enfant grandit. Alors que la demande (ou l’offre ?) est très forte en première année où les trois-quarts des enfants assistent à l’étude, seulement 36 à 39 % des enfants et parents en ressentent le besoin dans les classes du troisième cycle. A moins que les grands enfants ne puissent rester seuls à la maison en attendant le retour de Papa et Maman, ce qui n’est pas le cas pour les plus petits. |
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Mais ne soyons pas trop mauvaise langue et acceptons le fait sans extrapolation. Ce qui au fond était le sujet moteur de l’enquête doit seul nous préoccuper. Faut-il oui ou non donner des devoirs à nos chères têtes blondes? La réponse est unanime: OUI. Il faut interpréter les graphiques ci-dessous en ne considérant que la partie rouge, qui représente le clan des gens farouchement opposés aux devoirs. Or cette partie rouge ne dépasse les 25% que dans le cas bien précis de la troisième: nul doute qu’il y a matière à réflexion de la part des parents et des enseignants à ce niveau. Mais même malgré cette frilosité évidente, le pourcentage de parents demandant des devoirs n’atteint pas moins de 69%. En réalité, le cas de la troisième doit être considéré comme un accident de parcours bien plus que comme une tendance générale. |
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Alors si les parents demandent des devoirs, quels devoirs? Je veux dire quel genre de devoirs demandent-ils ? Dans l’ensemble, les travaux créatifs n’ont pas la cote. Par contre, la demande en travaux de recherche personnelle augmente sensiblement avec le niveau: ce qui semble superflu en première année gagne en importance (après les révisions) en sixième: c’est que la société dans laquelle nous vivons nous impose de plus en plus souvent de faire preuve de discernement, d’où cette demande particulière de former nos pré-adolescents dans cette direction. La lecture est un cas un peu à part puisqu’elle est plébiscitée par presque tous. Autre fait marquant: la part des parents qui n’ont pas d’avis sur la question. Faut-il interpréter ce chiffre comme une marque de confiance vis-à-vis des professeurs ? |
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Nous avons vu que les parents demandent des devoirs et nous savons quels devoirs ils demandent. Reste à savoir ce que pensent les parents du temps que mettent leurs enfants à faire leurs devoirs. Premiers graphiques: les devoirs sont-ils trop longs ? Apparemment non, même en troisième pourtant si frileuse où 73% des parents estiment que la durée des devoirs est normale ou parfois excessive. Taux record: en sixième, où la charge de travail est sensée être la plus forte, 93% des parents pensent que la durée des devoirs est normale. Il est probable que beaucoup pensent déjà à ce qui attend leurs enfants dans le secondaire. |
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Au vu de toutes ces données, la dernière information disponible détaille le temps passé par les élèves à terminer leur travail scolaire à la maison. Le premier tableau reprend le temps passé quotidiennement par les élèves, le second tableau montre le temps passé par ces mêmes élèves pendant le week-end. On remarque une nette scission entre la deuxième et la troisième, qui adopte délibérément la vitesse de croisière jusqu’en sixième. Le malaise de la troisième vient peut-être de là. Fait significatif: seulement 57% des élèves de première arrivent à terminer leurs devoirs dans la demie-heure, ce qui est peu, et ils sont plus de 90% à avoir besoin de près d’une heure de travail à la maison. La sixième accroît légèrement la charge de travail. |
Comment faut-il lire ces deux graphes? L’axe vertical nous présente un pourcentage d’élèves, de zéro à cent %. Pour chacune des classes, les couleurs différentes indiquent le temps mis par les élèves pour terminer leur travail. Exemple, plus ou moins quinze % des élèves de première terminent leurs devoirs dans le quart d’heure, et 57 % des élèves ont terminé après trente minutes. Bien évidemment, ceux qui ont terminé en quinze minutes sont aussi à prendre en compte dans le nombre de ceux qui ont terminé en trente minutes. |
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En guise de conclusion, je voudrais tout simplement ne pas tirer d’autre conclusion que la réponse à la question principale qui était “pour ou contre les devoirs?” La réponse est un OUI massif, avec un bémol quant à la quantité du travail. Il reste de cette enquête la possibilité pour tout un chacun de se situer face aux autres ... et d’en tirer chacun pour soi ses propres conclusions. |
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Pour l’AP, Marie-France Beckers, |